Photographe de formation, je développe depuis plusieurs années une pratique artistique hybride, à la croisée de la photographie, de la peinture numérique et de la narration spéculative. Mon travail puise d’abord dans l’intime : les corps en tension, les scènes queer, les figures marginales et les architectures du désir. 

Très tôt, j’ai cherché à déconstruire le regard normatif en jouant avec les codes du genre, de la mise en scène et de la transformation identitaire.

Depuis 2023, j’explore de nouvelles dimensions visuelles à travers l’intelligence artificielle. D’abord outil d’esquisse et d’inspiration, l’IA est devenue un véritable partenaire de création. Je conçois aujourd’hui des images-mondes générées à partir de prompts minutieusement élaborés, que je retravaille ensuite dans un processus de transfiguration plastique — recomposant les formes, saturant les textures, ajoutant des couches narratives et sensorielles. Cette collaboration constante avec des outils comme Dreamphoto, mais aussi avec ChatGPT dans l’élaboration des textes, des titres ou des récits, a profondément renouvelé mon rapport à l’image et au geste artistique.

Mon univers visuel s’inscrit dans une esthétique cyberpunk, baroque et sensuelle, peuplée de figures post-humaines, de cyborgs rituels, de nymphes numériques et d’icônes fétiches. J’explore les zones de friction entre corps et machine, entre mémoire et algorithme, entre désir et protocole. Chaque œuvre fonctionne comme une énigme : fragmentée, hybride, elle appartient à une mythologie en devenir où le futur est déjà hanté par nos obsessions présentes.

Nommé quatre années de suite au Luxembourg Art Prize (2021–2024), je poursuis une recherche singulière autour de la mutation des formes, du trouble identitaire et de la porosité entre réel, fiction et art génératif. Mon travail interroge l’image comme surface sensible, interface, archive et espace de résistance.